Voici un article sur le sujet de la bronchiolite, d'Anne Corre.
Anne Corre est Puéricultrice consultante à Nantes, elle assure des consultations d’accompagnement
des parents sur le sommeil et les pleurs du bébé et de l’enfant. En plus d’être instructrice en
massage bébé, animatrice de portage et formée au Dunstan Baby Language, Anne est Puéricultrice
chez Bronchiolib. Bronchiolib est un réseau de puéricultrices et de pédiatres libéraux exerçant en collaboration avec le
service de pédiatrie du CHU de Nantes pour la surveillance à domicile des nourrissons âgés de moins de 12 mois et sans facteurs de risque sous-jacents présentant une bronchiolite aigüe de gravité moyenne à sévère, sans critères d’hospitalisation.
Ce réseau travaille sous le couvert de l’ARS (Agence Régionale de santé) , de l’ANPDE (Association Nationale des puéricultrices (-teurs) diplomés et des étudiants) et de la CPAM (Caisse Primaire d'Assurance Maladie).
Je laisse place à Anne pour vous parler de ce qu’est la bronchiolite et comment, dans le cadre de ce réseau, les compétences de puéricultrice permettent une prise en soin à domicile.
A très bientôt!
Mariama

La bronchiolite aiguë du nourrisson est une infection respiratoire du jeune enfant très répandue en hiver et très contagieuse.
C'est une maladie virale aiguë due au virus du VRS. Elle commence généralement par un gros rhume (rhinopharyngite) qui évolue au bout de 48h/72h par un essoufflement appelé dyspnée et des quintes de toux. Elle peut être associée à une
respiration rapide appelée polypnée ( plus de 60 mouvements par minute) et des signes de lutte respiratoire.
Les signes de lutte sont des signes que l’on retrouve en observant le bébé. On peut observer:
- Des mouvements des narines lors de la respiration appelé battements de ailes du nez,
- Un sifflement ou geignement pendant la respiration,
- Des creux que l’on observe au niveau des côtes ou du cou du bébé,
- Des mouvements de balancement c’est-à-dire que le thorax et le ventre ne se soulèvent pas en même temps.
- Le bébé pourra aussi changer de coloration au niveau des lèvres, on parlera alors de cyanose.
Dans la majorité des cas la bronchiolite ne nécessite pas d’hospitalisation et va guérir sans prise en charge
médicale. Mais parfois une hospitalisation aux urgences est nécessaire pour évaluer le bébé et le garder en surveillance.
Lors de cette phase aigüe le bébé présente des signes de fatigue, une dyspnée importante qui l’empêche de bien se nourrir et de bien s’oxygéner. Une hospitalisation permet :
- D’éviter qu’il ne se fatigue.
- De l’aider à respirer en l’oxygénant.
- De l’alimenter par sonde ou perfusion et surtout le surveiller.
- D’effectuer le principal acte de soins qui est la désobstruction rhinopharyngée (appelée DRP).
Souvent vécu comme un soin désagréable par les parents, la DRP est le soin le plus efficace pour améliorer l’encombrement des bébés. Il s’agit d’introduire du sérum physiologique dans la narine du bébé pour l’aider à dégager les secrétions qui obstruent ses narines.
Le réseau bronchiolib permet une alternative à l’hospitalisation par une surveillance accrue du bébé à domicile (saturation, pesée, alimentation…), par une éducation aux soins (DRP, installation du bébé, accompagnement sur l’alimentation, sur l’allaitement…), mais surtout par une réassurance des parents car la bronchiolite est très anxiogène du fait de la gêne respiratoire. Notre rôle consiste par exemple à expliquer aux parents comment fractionner les biberons pour pallier la perte de poids du bébé ou encore à montrer des positions pour favoriser l’allaitement quand le bébé est gêné pour
respirer. Nous accompagnons aussi les parents afin d’éviter la contagion aux autres enfants en expliquant les
règles de prévention telles que le lavage des mains, le port du masque, l’absence de tabac….
Cette expérimentation correspondait réellement à notre rôle propre d’infirmière puéricultrice. Elle reprenait les piliers de notre formation à savoir : l’éducation, l’observation, le soutien à la parentalité, le soutien à l’allaitement, la prévention (couchage, l’installation du bébé…). Les parents ont apprécié notre disponibilité, notre écoute non jugeant, notre expertise (une année
de spécialisation en pédiatrie). Ils ont apprécié de ne pas se déplacer avec un bébé malade, d’éviter une hospitalisation et ainsi de pouvoir maintenir l’allaitement.
Cette année, l’expérimentation devrait être reconduite à Nantes avant de l’étendre à toute la France dans les années à venir.
Elle sera à priori élargie à toutes les dyspnées du nouveau-né et donc au COVID 19, mais aussi à la gastroentérite.
Vous pouvez retrouver toutes les informations sur le site de :
https://urml-paysdelaloire.org/experimentations/bronchiolib/